De plus en plus d’entreprises s’intéressent à l’innovation et prennent des initiatives intéressantes à ce sujet, inspirées des géants de l’innovation et de l’univers des start-ups. Malheureusement, ces démarches peuvent parfois s’avérer superficielles et inadaptées. Bien que l’innovation soit souvent mise en scène dans la communication des entreprises, elle est cependant rarement intégrée dans une véritable stratégie de développement de nouvelles activités. Le « new business development » est une fonction essentielle, qui a pour objet de créer, développer et parfois d’acquérir les nouvelles activités qui constituent l’avenir d’une entreprise, de préférence sur des marchés neufs, à fort potentiel et en croissance et sur lesquels on peut espérer obtenir des positions fortes rapidement. Mais pour créer et innover efficacement, l’entreprise doit accepter l’imperfection et savoir adopter une approche optimaliste.
Qu’est ce que l’optimalisme?
Dans son excellent ouvrage « L’apprentissage de l’imperfection », Tal Ben Shahar traite des effets nocifs du perfectionnisme, caractérisé par la recherche de la perfection, de la ligne droite, de la cohérence totale, du refus de l’échec, du refus de la réussite, de l’autocritique excessive. Le perfectionniste a des exigences démesurées qui le poussent à l’accablement et à l’insatisfaction permanente. L’auteur lui oppose l’optimalisme, le pendant positif, sain et réaliste du perfectionnisme. L’optimaliste, lui, accepte les contraintes de la réalité, il sait faire des choix et des compromis. Plutôt que d’édicter ce qui est digne de lui il se demande quelle est, pour lui, la meilleure vie possible. Il accepte l’échec, qui fait partie de la vie et dont il tire des leçons. Il comprend qu’il n’est pas toujours possible d’obtenir tout, tout de suite. Il accepte les parcours accidentés, les approches complexes et nuancées. L’optimalisme est une approche très bénéfique pour le développement personnel de chacun. C’est une façon saine d’aborder sa vie pour essayer d’être plus heureux, de progresser et de se réaliser. Appliqué au new business development, il semble également une formidable ligne de conduite pour les entreprises qui cherchent à innover et développer des relais de croissance. Un excellent moyen de définir ses ambitions, de choisir les nouveaux projets dans lesquels se lancer, et de les mettre en oeuvre avec pragmatisme et efficacité.
Voici 4 enseignements qu’on peut tirer de l’optimalisme :
1. Redéfinir la réussite
La vision perfectionniste de la réussite pour une entreprise, c’est de chercher à devenir le meilleur, le leader sur son marché. C’est l’exaltation du dépassement de soi et de la compétition. Mais avec cette approche, quand une entreprise réussit, 1000 échouent à tenter de la rejoindre ou de lui ressembler. D’un point de vue optimaliste, réussir, c’est faire le mieux qu’on puisse en tenant compte de la réalité. C’est la volonté de trouver la voie qui nous convient le mieux en tirant profit au maximum de ses propres ressources et des opportunités qu’on rencontre.
2. Valoriser ses atouts
La première étape pour une entreprise qui cherche à se projeter dans l’avenir est de commencer par se sonder, afin de se comprendre et de s’accepter. Elle doit avoir conscience de ses atouts et de ses faiblesses pour choisir les chemins les plus adaptés et réalistes.
D’abord, il lui faut valoriser ses forces et ses atouts. Cela peut sembler une évidence mais bon nombre d’entreprises, quand il s’agit d’innover, vont d’abord chercher à l’extérieur sans avoir conscience de leur propre richesse. Pour valoriser au mieux ses atouts, on peut agir en suivant 3 étapes : identifier ses ressources, évaluer leur potentiel puis les développer. Ces ressources précieuses et parfois insoupçonnées sont de plusieurs ordres; de l’information sur les attentes et les tendances du marché, des idées, des pratiques, des services, des projets innovants déjà mis en oeuvre et bien sur les équipes et les individus qui portent ces idées et ces projets.
3. Accepter ses faiblesses et apprendre à partager
Par définition, quand on innove et qu’on crée une nouvelle activité, on n’a pas toutes les cartes en main. Il est important de savoir reconnaître ses faiblesses et ses limites en identifiant ce qui nous manque (capitaux, technologie, savoir-faire, compétence). C’est alors vers l’extérieur qu’on se tourne pour trouver des ressources et des talents. Et pour se faire, il faut être capable d’échanger, de collaborer, de partager. Partager, c’est partager les savoirs, parfois le contrôle et la décision mais aussi les considérations financières (investissements et retombées). Pour attirer et s’associer avec des partenaires, il faut que les intérêts de chacun soit pris en compte, il faut trouver un équilibre en fonction des apports de chaque partie. Dans cette perspective, il vaut mieux créer ce que j’appelle un « spin-up », une entité nouvelle séparée du business existant et dédiée au projet (Je vous invite à ce sujet à lire l’article suivant : Le « Spin-up » : un modèle efficace pour propulser de nouveaux business).
4. Apprendre à échouer
Dans l’innovation comme dans l’entrepreneuriat, l’échec est un passage obligé. De son échec, on tire des ressorts et on acquiert un savoir et des compétences qui permettront peut-être de réussir la prochaine fois. Il est difficile de prévenir un échec mais on peut prendre quelques précautions et agir pour que celui-ci ne soit pas trop douloureux. D’abord, éviter le surinvestissement financier, matériel et émotionnel sur un seul projet et privilégier la diversification. Ensuite, savoir lâcher prise et arrêter si les résultats, les perspectives et les ressources ne sont plus au rendez-vous.
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Fondateur de WINGMIND, David Chouraqui est conseiller et coach de dirigeants et d’équipes de direction. Il est spécialisé en audits RH, assessment des dirigeants et accompagnement des changements et des transformations.