L’hyperstress, voici un mal que beaucoup d’entre vous connaissent probablement. Il touche la plupart des personnes que je coache et il est souvent d’ailleurs le déclencheur d’une démarche de coaching, une sonnette d’alarme interne qui pousse au changement pour sortir d’une situation inconfortable et gagner en sérénité.
Dans son très bon ouvrage « Le stress au travail », Patrick Légeron décrit le stress comme une fonction fondamentale de notre organisme pour s’adapter aux menaces et aux contraintes de notre environnement, qui se traduit par la libération dans notre sang de substances chimiques et a pour effets une augmentation du rythme cardiaque, de la fréquence de respiration, du tonus des muscles, de la sudation et un impact au niveau digestif.
Si « le bon stress » est un état d’alerte et de vitalité utile, qui nous permet de nous adapter, d’être performant et efficace, l’hyperstress en est une forme exacerbée, intense, chronique voire continue qui a malheureusement des effets néfastes sur notre état psychologique et notre santé.
L’hyperstress, on peut le ressentir dans notre corps, dans notre cœur et dans notre esprit. Dans notre corps, il peut prendre la forme d’une boule au ventre, d’un mal de dos, d’une fatigue physique ou psychique, d’une difficulté à s’endormir. Il peut aussi avoir de graves effets sur notre santé en favorisant les maladies cardio-vasculaires et le développement de certaines formes de cancer. Dans notre cœur, L’hyperstress active des émotions négatives telles que la peur, l’angoisse, la colère et l’agressivité qui peuvent évoluer vers des troubles émotionnels, tels que l’anxiété, la dépression et le burn-out. Dans notre esprit, il peut être caractérisé par le développement de pensées obsessionnelles, sombres, négatives, par une difficulté à nous concentrer, à être créatif ou à trouver des solutions, des options et des issues positives à un problème.
L’hyperstress, c’est un mal moderne très répandu, qui touche toutes les tranches d’âges, toutes les classes sociales, et se développe aussi bien dans la sphère privée qu’au travail. Les facteurs déclencheurs sont aussi nombreux que variés : l’hyperconnexion , la surinformation, les changements incessants, la pollution, le bruit, la perte de repères, le manque de reconnaissance, les impératifs de performance, la surcharge et la pression au travail, l’incertitude sur l’avenir, les conflits, les comportements toxiques en sont quelques uns…
Nous le voyons bien, notre quotidien est rempli d’éléments exogènes déclencheurs de stress alors, faute de pouvoir aisément se retirer du monde moderne pour atteindre l’ataraxie (l’absence de troubles), il nous faut impérativement apprendre à y faire face, nous adapter, développer de nouvelles compétences et mettre en place des stratégies personnelles qui exigent de nous de prendre notre responsabilité, de passer à l’action et de faire des efforts, pour notre santé et notre bien-être.
Voici 6 conseils pour faire face à l’hyperstress
1. Faire de l’exercice, pour évacuer les tensions
Le sport est un excellent moyen de combattre le stress, d’évacuer les tensions négatives et de canaliser son énergie. En déclenchant la production dans notre corps d’endorphines, qu’on surnomme les hormones du bien-être, le sport nous permet de nous sentir mieux en diminuant notre niveau d’anxiété. Faire du sport provoque aussi la libération de la dopamine dans le cerveau, un neuro-transmetteur qui provoque une sensation de plaisir. Nous l’avons tous déjà ressenti quand nous faisons de l’exercice, au bout d’un certain temps, on se trouve dans un état d’euphorie et de plénitude. Le sport a aussi l’avantage de renforcer notre organisme, notamment sur le plan cardio-vasculaire. Enfin, il a un effet positif sur la qualité de notre sommeil. La plupart des dirigeants que j’accompagne ont un rythme effréné, ils subissent beaucoup de pression et ils font régulièrement de l’exercice. Cela leur permet d’évacuer les tensions qui s’accumulent dans leur corps et d’aborder plus sereinement leur travail. De nombreuses activités sportives sont bénéfiques : natation, yoga, course, boxe etc… Et pas besoin d’être un grand sportif pour faire de l’exercice : introduire simplement un peu de marche dans son quotidien peut déjà avoir des effets positifs.
2. S’exercer à la pleine conscience, pour vivre dans le présent
« Si vous êtes déprimé, c’est que vous vivez dans le passé. Si vous êtes anxieux, c’est que vous vivez dans le futur. Si vous êtes en paix, c’est que vous vivez dans le présent. » nous dit Lao-Tseu . La pleine conscience est un concept provenant de la philosophie et de la méditation orientale qui consiste à se focaliser sur l’instant présent, sur ses sensations internes et perceptions. Il s’agit de s’arrêter de « faire », de ralentir pour se reconnecter à nous-mêmes et « être ». En pleine conscience, on cesse d’agir pour se rendre plus présent à sa propre vie. En se focalisant sur le moment présent, on délaisse le stress que peuvent engendrer nos pensées centrées sur le passé ou le futur et on prend aussi ile temps de faire une pause ou de profiter pleinement de ce qu’on est en train de vivre pour ne pas le regretter plus tard. On peut s’exercer à la pleine conscience à tout moment dans la journée en instaurant des pauses de 3 minutes dans notre quotidien : en attendant un bus, entre 2 meetings, avant de faire une présentation importante. Cela peut nous aider à nous calmer après un moment intense ou bien à entrer sereinement dans une nouvelle phase de notre journée. On pourra utiliser la technique de méditation « STOP » : S (Stop) je fais un pause, T (Take a few deep breath) je respire profondément et me concentre sur ma respiration en prenant conscience de l’air qui rentrer et qui sort, O (Observe) j’observe ce qui se passe en moi, à la fois mes sensations physiques, mes pensées et mes émotions, P (Proceed) Je poursuis mon activité.
3. Apprendre à dire non, pour éviter la surcharge
Une des raisons principales de notre stress est d’avoir beaucoup à faire et peu de temps. Apprendre à dire non, c’est apprendre à choisir ce que nous voulons faire et répondre négativement à des demandes ou des requêtes qui ne sont pas prioritaires pour nous. Il n’est pas facile de dire non et il peut y avoir plusieurs raisons qui nous poussent à dire oui quand on nous fait une demande. D’abord, nous pouvons avoir peur de vexer, de fâcher, de déplaire ou d’entrer en conflit avec l’autre. Ensuite, nous pouvons avoir tendance à dire oui quand on n’est pas au clair sur nos objectifs, sur ce qui compte pour nous, sur ce qui est prioritaire. Si notre agenda est vide, il sera plus facilement rempli par les demandes des autres. Une façon d’aborder le sujet est de ne pas répondre tout de suite et de prendre le temps de se poser quelques questions avant de répondre : Est-ce important ou urgent ? Ai-je d’autres priorités? Aurai-je suffisamment de temps pour accomplir ce projet ou cette tache correctement ? Et l’on peut aussi partager le fruit de sa réflexion avec la personne qui nous sollicite pour l’aider à comprendre notre situation et notre perspective. Bien sûr, j’en ai conscience, dire non dans le milieu du travail peut avoir des conséquences négatives mais dans certains cas, c’est pourtant parfois la meilleure solution pour préserver sa santé.
4. Se tourner vers les autres, pour trouver du réconfort et de l’aide
En situation de stress, se tourner vers les autres peut être d’une aide précieuse. L’Homme est un animal social, il a besoin de reconnaissance, d’amour, d’affection. Aller chercher du réconfort auprès de sa famille, de ses amis, de ses proches est une bonne façon de recharger ses batteries en accumulant des émotions positives. Passer du temps avec les autres, c’est aussi une bonne façon de se changer les idées, en concentrant notre attention sur les autres ou une activité que l’on fait avec eux. On peut aussi partager avec un proche ce qu’on ressent et les moments difficiles que l’on traverse, pour ventiler ses émotions, se sentir écouté et compris. La solitude et l’isolement sont très anxiogènes alors lorsqu’on vit une période hyperstressante, il vaut mieux éviter de s’isoler et chercher à s’entourer ou à multiplier les interactions. Enfin, on peut bien sûr se tourner vers les autres pour leur demander de l’aide ou pour qu’ils réfléchissent avec nous à des solutions possibles. Dans ce cas, consulter un coach peut être une solution efficace.
5. Accepter l’imperfection, pour diminuer la pression
Voici une source importante de nos souffrances et de notre stress, notre tendance à être perfectionniste. Etre perfectionniste c’est rechercher la perfection, la ligne droite sans embûche, la cohérence totale, c’est refuser l’échec, c’est avoir des exigences démesurées qui nous poussent à l’insatisfaction permanente. Un pas vers la sérénité serait d’accepter l’imperfection, d’accepter les contraintes de la réalité, de faire des choix et des compromis, de se demander ce qui est le meilleur chemin possible plutôt que d’édicter ce qui devrait être. Et cette imperfection, on peut l’accueillir à plusieurs niveaux. D’abord, accepter son imperfection : « Je suis humain, je ne suis pas parfait, je peux me tromper, je peux ne pas tout réussir, je peux avoir des faiblesses, je peux ne pas plaire à tout le monde ». Ensuite accepter l’imperfection des autres : « les autres aussi sont des humains, eux aussi peuvent se tromper et faire des erreurs et eux aussi peuvent avoir des faiblesses ». Enfin, accepter l’imperfection du monde qui nous entoure : « les choses ne se passent pas toujours comme je voudrais, tout ne dépend pas de moi ».
6. Développer sa proactivité, pour trouver des solutions
Il s’agit ici d’agir sur les problèmes qui nous stressent. Face à une situation stressante, on peut choisir d’être réactif ou proactif. Le réactif se sent affecté et se laisse guider par ce qui arrive alors que le proactif prend l’initiative et choisit la réponse qu’il va donner plutôt que de laisser les choses agir sur lui. Face à une difficulté, le réactif dira « je n’y peux rien » mais le proactif prendra ses responsabilités et dira « examinons mes options », le réactif dira « je ne peux pas faire ceci » mais le proactif évaluera ses options et dira « je choisis de faire cela ». Quand le réactif dira « je dois », le proactif dira « je préfère ». Pour le réactif « Ils » ont le dernier mot, pour le proactif, c’est le « Je » qui conclue. Etre proactif, c’est développer une énergie positive en concentrant ses efforts sur les choses sur lesquelles on peut avoir une influence plutôt que sur celles sur lesquelles nous ne pouvons avoir d’impact. Pour développer notre proactivité, voici quelques pistes : D’abord, éviter de procrastiner, c’est-à-dire de repousser à plus tard ce que l’on pourrait faire maintenant. Ensuite, prioriser sa liste de taches à accomplir et traiter d’abord ce qui est le plus important. Une tache importante ou urgente que nous ne traitons pas peut nous polluer et créer beaucoup de souci et de stress, un peu comme une épée de Damoclès au-dessus de notre tête. Enfin, rester autant que possible ouvert et positif et se garder de tirer trop rapidement des conclusions négatives sur les autres ou la situation dans laquelle nous sommes. En effet, une vision négative et pessimiste des choses aura tendance à nous enfermer, nous rendre passif et nous empêcher d’être créatif dans la recherche de solutions.
Pour aller plus loin
Chez WINGMIND, nous accompagnons des dirigeants et managers qui peuvent etre en difficulté pour comprendre les raisons de leurs difficultés, identifier leurs forces et axes d’amélioration et les aider à concevoir et mettre en oeuvre un plan de rebond.
Fondateur de WINGMIND, David Chouraqui est conseiller et coach de dirigeants et d’équipes de direction. Il est spécialisé en audits RH, assessment des dirigeants et accompagnement des changements et des transformations.