« Comment ça va au boulot ? » : voici une question que vous posent fréquemment vos proches et votre entourage, et lorsque vous y répondez, il est probable que vous pensiez aux difficultés que vous traversez ou que vous ressentiez un certain malaise. Si c’est le cas, vous n’êtes pas le seul.
J’ai la chance d’accompagner quotidiennement des dirigeants et des équipes en entreprise et j’ai observé depuis plusieurs années deux tendances fortes qui s’opposent.
La première tendance, c’est que l’environnement de travail est de plus en plus difficile à appréhender pour les employés. Manque de visibilité sur l’avenir de l’entreprise, changements fréquents d’organisation et de cap, forte pression concurrentielle, digitalisation qui bouscule les modes de travail et exige l’acquisition de nouvelles compétences, contraintes permanentes de maîtrise ou de réduction des coûts, managers parfois peu formés et sous pression dont les objectifs sont d’atteindre des résultats opérationnels et non d’accompagner ou de faire grandir leurs équipes, stress et surcharge de travail qui peuvent provoquer des comportements toxiques. Et vous pourriez surement continuer la liste…
La seconde tendance, qui est probablement nourrie en partie par la première, c’est que les collaborateurs ont des attentes de plus en plus fortes en matière de bien-être et de développement personnel. Ils sont attentifs à leur santé, à leur équilibre vie pro/perso, à la qualité des relations avec leurs managers et leurs collègues. Ils sont à la recherche de bonheur, de sens et d’équilibre.
Dans ce contexte, beaucoup d’employés ressentent de la frustration, de l’insatisfaction, voire de la souffrance au travail. C’est un problème pour eux et pour l’entreprise. Bien sûr, les dirigeants peuvent engager des actions pour tenter d’y répondre mais les collaborateurs ont tout aussi intérêt, si possible avec l’aide de leur employeur, à développer de nouvelles compétences pour s’adapter à leur environnement et se sentir mieux au travail.
Voici 5 compétences à développer pour se sentir mieux au travail :
1. Accepter l’imperfection : la sienne, celle des autres et celle de son environnement
Voici une source importante de nos souffrances, notre tendance à être perfectionniste. Etre perfectionniste c’est rechercher la perfection, la ligne droite sans embûche, la cohérence totale, c’est refuser l’échec, c’est avoir des exigences démesurées qui nous poussent à l’insatisfaction permanente. Un pas vers la sérénité serait d’accepter l’imperfection, d’accepter les contraintes de la réalité, de faire des choix et des compromis, de se demander ce qui est le meilleur chemin possible plutôt que d’édicter ce qui devrait être. Et cette imperfection, on peut l’accueillir à plusieurs niveaux : accepter la sienne d’abord, accepter celle des autres aussi, accepter enfin celle du monde qui nous entoure.
2. Stimuler sa proactivité et sa capacité d’agir
Plongé dans notre environnement de travail, on peut choisir d’être réactif ou proactif. Le réactif se sent affecté par ce qui arrive et se laisse guider par les signaux positifs ou négatifs qu’il reçoit alors que le proactif prend l’initiative et choisit la réponse qu’il va donner. Face à une difficulté, le réactif dira « je n’y peux rien » mais le proactif dira « examinons mes options », le réactif dira « je ne peux pas faire ceci » mais le proactif dira « je choisis de faire cela ». Pour le réactif « Ils » ont le dernier mot, pour le proactif, c’est le « Je » qui conclue. Développer sa proactivité, c’est être tourné vers l’action et mettre sa créativité, son intelligence et son énergie au service de ce que je peux faire ici et maintenant.
3. Renforcer son amour et son estime de soi
Nous sommes les premiers responsables de nous-mêmes et les premiers garants de notre bien-être. Cela peut paraître évident, mais il est fondamental pour se sentir bien dans sa peau de s’aimer, c’est-à-dire d’être bienveillant envers soi-même, d’écouter ses besoins fondamentaux pour tenter d’y répondre, d’écouter son corps, son cœur et son esprit et de veiller sur eux. Il est également important de se respecter, d’avoir de l’estime pour soi malgré ses défauts, ses fragilités et ses imperfections, d’apprécier et de reconnaître sa valeur et ses qualités, de célébrer ses réussites et ses accomplissements. Enfin, dans les situations qui peuvent être difficiles, il est essentiel de se protéger, de parfois de dire non, de communiquer ses limites et ce qui ne nous convient pas, de veiller à ne pas s’oublier et ne pas se mettre en danger.
4. Développer son empathie et apprendre à communiquer efficacement avec les autres
La plupart de nos difficultés au travail sont liées aux autres. Que ce soit avec un manager, un collègue, un client ou un fournisseur, la relation à l’autre peut être vécue comme une source de frustration et parfois de souffrance. Pour que cette relation soit la plus saine, la plus efficace et la plus sereine possible, il faut développer son empathie et apprendre à communiquer avec l’autre de façon efficace. D’abord, respecter l’autre en évitant autant que possible de le juger. Essayer ensuite d’entrer en relation avec lui en cherchant à comprendre son expérience, ses ressentis, ses besoins mais également en recherchant ce que nous avons en commun avec lui. Enfin, communiquer avec l’autre en exprimant avec sincérité ses émotions, ses besoins et ses demandes et en faisant preuve de bienveillance, de curiosité et d’ouverture à son égard.
5. Cultiver une posture d’apprenant et entraîner sa capacité à apprendre
Pour faire face sereinement aux imprévus et aux nombreuses difficultés que nous rencontrons mais aussi pour grandir et progresser, il est indispensable de cultiver une posture d’apprenant. L’apprenant est une personne qui comprend et accepte que le processus d’apprentissage passe toujours par une phase d’incompétence et de confusion. « La révélation est toujours précédée de la confusion », nous dit l’hypno-thérapeute Milton Erickson. Avant de maîtriser un sujet ou de trouver une solution à un problème, il est normal d’être dans l’incertitude et de se sentir perdu. Il nous faut donc apprendre à gérer ces moments aussi tranquillement que possible. L’apprenant apprend également de ses erreurs et de ses échecs. L’échec fait partie de son apprentissage, il en est peut-être même le principal levier. Un échec n’est pas une sentence, un jugement, il est un résultat, une réponse à une tentative que nous avons faite. De ce résultat imprévu, nous pouvons apprendre, tirer des leçons pour ensuite essayer autre chose, différemment, et tenter d’obtenir un autre résultat. Enfin, l’apprenant apprend de tout le monde, il encourage les feedbacks et n’hésite pas à se remettre en question, cherchant toujours à trouver l’information importante ou utile dans ses échanges avec les autres. Vous l’aurez compris, l’apprenant n’a pas besoin qu’on lui enseigne pour apprendre, il considère toute expérience comme une opportunité de progresser.
Voici le podcast de cet article :
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Chez WINGMIND, nous accompagnons les dirigeants et managers pour améliorer leur performance, leur impact sur les équipes et leur énergie.
Fondateur de WINGMIND, David Chouraqui est conseiller et coach de dirigeants et d’équipes de direction. Il est spécialisé en audits RH, assessment des dirigeants et accompagnement des changements et des transformations.